Recrutement des enseignants : face à l’échec du tandem Macron/Blanquer, l’heure du choix
La fin du quinquennat éducatif Macron/Blanquer restera marquée du sceau d’un échec cinglant en matière de recrutement des enseignants. Nous assistons en effet à une année 2022 catastrophique avec des déficits abyssaux de recrutements dans des disciplines comme les mathématiques, l’allemand ou encore les Sciences et Vie de la Terre (SVT). Les premiers résultats des épreuves d’admissibilité aux CAPES 2022 sont éloquents : 816 candidats admissibles en mathématiques contre 1 705 en 2021 – pour 1 035 postes –, 83 admissibles en allemand contre 177 en 2021 – pour 205 postes proposés – et 425 candidats admissibles en SVT – contre 552 en 2021 – pour 260 postes à pouvoir. Au-delà de ces chiffres édifiants, rappelons de la même manière que d’autres disciplines telles que l’histoire-géographie, l’anglais où les lettres se retrouvent dans des situations particulièrement critiques en matière de recrutements. Par ailleurs cette baisse conséquente – et pour le moins préoccupante – du nombre de candidats ne date pas de cette seule année 2022 puisqu’aux concours du CAPES externe, le nombre de candidats a diminué fortement depuis 2018, passant de 33 490 en 2019 à 31 494 en 2021. Cette crise du recrutement frappe également le premier degré avec, dans certaines académies comme celles de Montpellier, de Dijon ou de Briançon, une diminution du nombre de candidats qui laisse entrevoir des lendemains bien difficiles dans un certain nombre d’établissements où les équipes éducatives seront durablement incomplètes. Ce constat établi, il convient d’en analyser les principales causes pour mieux définir les mesures indispensables à mettre en place afin de redonner à notre système éducatif toute son attractivité et son efficacité. Les salaires des enseignants Sujet très largement abordé pendant la campagne présidentielle, la question des salaires reste cruellement d’actualité. En euros constant, depuis ces 20 dernières années, les enseignants ont perdu entre 15 % et 20 % de leur rémunération. Leur salaire est inférieur à celui des actifs du privé de 21 % dans le pré-élémentaire, de 23 % dans l’élémentaire et de 12 % au collège. La réalité, c’est que 70 % des professeurs des écoles et 50 % des certifiés gagnent moins de 2 500 euros nets, primes et heures supplémentaires comprises et qu’après 15 ans de carrière les enseignants français du premier degré sont payés 14 % de moins que leurs collègues de l’OCDE et ceux du second...
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